Éléments en laiton, plexiglas, machine à fumer, enfumoir, 82 x 50 x 50 cm
Production Le Grand Café – centre d’art contemporain, Saint-Nazaire
Courtesy de la galerie Jocelyn Wolff, Paris
Fumeux fume (2018), un socle de plexiglas transparent laisse apparaître un mécanisme électronique qui actionne par intermittence un crachoir de fumée. Sur ce socle, Francisco Tropa dispose un enfumoir en laiton, semblable aux outils utilisés par les apiculteurs pour enfumer les ruches. La fumée sortira de cet objet. L’installation Fumeux fume trouble la perception générale et nous fait basculer dans un rêve embrumé.
Le titre de la pièce fait référence à Fumeux fume, une chanson médiévale dont le contexte de composition reste énigmatique. L’usage répété du mot “fume”, unique dans le répertoire musical médiéval, ainsi qu’un certain côté extravagant et expérimental, laisserait à penser qu’elle est probablement liée à une société secrète, qui se réunissait autour d’un “maître Fumeur” et qui se distinguait par des coutumes vestimentaires et des mœurs excentriques. La signification de “fumée” dans ce contexte reste ambiguë, certains spécialistes défendant la théorie d’un synonyme de mélancolie, d’autres évoquant l’usage de plantes de la famille des solanacées à des fins psychédéliques. Cette composition de Solage (fin XIVe) est un rondeau étrange aux tessitures graves : elle figure dans le Codex dit de Chantilly, l’une des trois principales sources de l’ars subtilior, style musical à la notation extrêmement compliquée, qui rappelle parfois les partitions de musique concrète du XXe siècle.