Vidéodrones et Harmonichaos

Les installations sonores de ce compositeur intègrent des problématiques plastiques, spatiales et visuelles qui tiennent compte du lieu où elles prennent place. Fruit d’une configuration d’un flux d’énergie, ces installations produisent de la musique en direct et sont conçues pour révéler le potentiel musical de matériaux de tout nature (objets usuels, textes, machines, êtres vivants, phénomènes naturels…) que l’artiste soustrait à leur fonctionnalité habituelle ou leur contexte courant. Ce ne sont pas des compositions a priori mais des installations dépendantes du lieu dans lequel elles se donnent à voir et à entendre.

Le Grand Café présente Vidéodrones, un dispositif où images et sons investissent le lieu d’exposition. Des caméras placées à l’extérieur du centre d’art filment la rue sous différents angles. Les images obtenues sont alors retransmises, en direct, à l’intérieur de l’espace. Les vidéos sont connectées à un système qui transforme chaque mouvement en son, et les variations sonores sont dues au flux des objets qui empêchent la lumière de parvenir jusqu’aux objectifs des caméras. La multiplicité et le surdimensionnement des images projetées empêchant une lecture exhaustive, plonge le visiteur dans une réalité propice à l’écoute.

Ainsi la musique de Céleste Boursier-Mougenot résulte d’une transformation. Si cette exposition constitue une nouvelle étape dans les recherches de l’artiste et dans l’évolution de son projet, elle invite également les spectateurs à envisager leur environnement d’une toute autre manière. Comment croire que cette musique relaxante puisse être engendré par le tumulte de la rue ? Le décalage peut-être déstabilisant ou rassurant, mais il ne peut laisser indifférent.