Exposition
Très actif sur la scène internationale de ces dernières années (Biennale de Venise en 2003, BALTIC Art Center, Gateshead en 2002, Fondation Joan Miró, Barcelone 2002), Pedro Cabrita Reis a pourtant peu exposé en France. Dans les années 1980, il pratique une sculpture d’assemblage qui prend la forme d’objets-meubles : tables, baignoires, armoires. Progressivement, son travail abandonne l’espace intérieur de la maison pour s’approprier les signes et les matériaux de l’architecture. Plus monumentales, ses œuvres assemblent des matériaux de construction industriels (bois, verre, briques, plâtre…) avec un minimum de moyens, révélant ainsi toute la signification de l’acte de construire. Pour lui, l’architecture a remplacé la nature qui auparavant nous servait de repère et de mesure.
Dans son travail, la maison et la ville sont des métaphores pour penser le monde contemporain qui se donne à nous par fragments. Dans le chaos apparent du réel, Pedro Cabrita Reis semble traquer l’ordre qui préside à toute construction, les signes d’une présence humaine, une pensée, une rationalité. Les constructions de Pedro Cabrita Reis semblent occuper cet espace entre le chantier de construction et la ruine, la puissance et la fragilité, la grandeur de l’intention et la trivialité de toute réalisation matérielle. Les heures oubliées est un projet spécialement conçu par l’artiste pour l’espace du Grand Café. Il convie le visiteur à une expérience du lieu, emprunte de mystère et de silence. Le parcours dans l’espace qu’il propose est une invitation à la méditation sur le temps qui passe, sur la mémoire et la saisie du moment présent.