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Les enfants d’abord ! 2018
Film réalisé par Sylvain Huet / Avis d’Eclaircies
Exposition
L’exposition Les enfants d’abord ! réunit des artistes qui interrogent la place que la société contemporaine accorde à l’enfant, et à travers lui, les valeurs qui fondent le monde des adultes, les modèles d’éducation et de transmission. L’exposition dresse un panorama non exhaustif de visions d’artistes, philosophes, penseurs, architectes… qui posent, dans leurs productions, la question de l’émancipation.
Plusieurs œuvres présentées au LiFE s’attachent à donner la parole aux enfants. À travers la vidéo La Liberté nécessite des êtres libres d’Ane Hjort Guttu, la parole libérée du jeune Jens, rétif au système scolaire, semble pointer un paradoxe : comment apprendre à être libre alors que les modèles éducatifs (familiaux et scolaires) impliquent une relation de subordination ?
Le succès actuel des modèles alternatifs d’éducation tels que Freinet ou Montessori et l’intérêt réaffirmé pour l’ouvrage « Le Maître ignorant » de Jacques Rancière mettent en avant les notions de réciprocité et d’égalité dans la réception des savoirs. Les artistes et les institutions d’art s’en saisissent depuis quelques années à travers l’Educational Turn [tournant éducatif de l’art] : une manière collaborative de travailler dans laquelle l’art devient un espace producteur de savoirs et l’éducation un espace possible de création. Développée selon cette approche, l’œuvre Postcards from the Desert Island d’Adelita Husni-Bey fait apparaître les limites de cette liberté offerte aux enfants. De même, l’installation Un compodium de Marie Preston propose de réfléchir à de nouvelles formes de collaboration entre les différents acteurs qui accompagnent la vie de l’enfant.
Dans son ouvrage « Prendre soin de la jeunesse & des générations », Bernard Stiegler pointe une inversion générationnelle : des adultes de moins en moins responsabilisés face à la consommation des « industries de programme » par leurs enfants (la télévision, le cinéma, Internet et les jeux vidéo). Ces outils produisent et vendent des « savoir-vivre » où l’enfant est pris pour cible marketing. À leur manière, Priscila Fernandes et Liz Magic Laser tirent le fil invisible entre économie libérale et liberté des individus, qui traverse les générations actuelles. La vidéo For a Better World de Priscila Fernandes dévoile ainsi les dérives de l’entreprise commerciale pour préparer les enfants à l’économie du 21ème siècle. The Thought Leader de Liz Magic Laser met en scène un jeune garçon qui déploie des méthodes de développement personnel issu du management des entreprises, face à un public adulte, leur retournant l’absurdité de la situation et la quête de sens de notre société de la performance.
Enfin, au cœur de l’exposition est imaginé un dispositif inédit de forum et de partage des savoirs qui articule des documents, textes et archives réunis par trois chercheurs autour du thème de l’enfant et la ville. Évoquant plusieurs expérimentations historiques d’importance (l’architecte Riccardo Dalisi, le quartier de La Villeneuve à Grenoble…), cet espace central témoigne de la manière dont les questionnements de la société sur les modèles éducatifs rejaillissent et s’incarnent dans l’espace social de la ville, à travers les formes construites des playgrounds ou de l’architecture scolaire… en Europe comme à Saint-Nazaire.
Ponctuée de rendez-vous qui permettront de découvrir l’histoire riche et passionnante de ces débats sur l’éducation, l’exposition Les enfants d’abord ! propose de considérer des démarches artistiques récentes, sans concession sur notre monde actuel qui rappellent avec force l’actualité de ces questions et l’urgence à s’en saisir.
Équipe curatoriale Grand Café – LiFE : Sophie Legrandjacques (commissaire générale), Laureline Deloingce, Amélie Evrard
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Espace forum
Réalisé avec les contributions de :
Marie Preston, artiste et enseignante-chercheuse à l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (AIAC/ Teamed).
Aurélien Vernant, historien de l’art et de l’architecture, auteur et commissaire indépendant ; commissaire associé de La Biennale d’architecture d’Orléans (2017).
Marie-Laure Viale, historienne de l’art, curatrice en art public contemporain, codirectrice de l’association Entre-deux (Nantes).
Présente les recherches de :
Bernard Alleaume et Yvette Vincent-Alleaume, BASE, André Bloc, Joséphine Chevry & Olivier Ramon, Riccardo Dalisi, Aldo van Eyck, Jean Foucambert, Robert Gloton, Group Ludic, Rolande & Raymond Millot, Marta Pan, Alison et Peter Smithson, Pierre Székely
Production
Œuvres
8 min 19 s
Installation vidéo
Vidéo SD transféré sur DVD, 22 min 23 s
huile sur toile, 150 x 250 cm
Collection KADIST, Paris
9 min
Featuring actor : Alex Ammerman
Crédits :
Script écrit par Liz Magic Laser et inspiré des Carnets du sous-sol (1864) de Fiodor Dostoïevski
Coach vocal: Kristian Nammack
Directeurs de la photographie: Chris Heinrich et Tom Richmond.
Ingénieur du son: Nikola Chapelle
Mixage son: Scott Benzel
Monteur effets sonores: Molly Fitzjarrald
Étalonnage: Alejandro Wilkins
Responsable de production: Anna Riley
Assistantes de production: Esther Hayes, Jasmine Kyoko et Samantha Rosner
Film tourné à Kickstarter, Brooklyn, NY
Figurant·e·s: Cole Akers, Kelela Blake, Tyler Booker, Travis Branch, Virginia Ferrer, Sein Gay, Jessica Gallucci, Ryan Healey, Joseph Henry, Minki Hong, Kelvin Lofton, Rebekah Loy, Roberto Mugnai, Job Piston, James Pyecka, Mike Quinn, Hobson Riley, Khalid Rivera, Alexis Rosenbaum, Malaika Said, Stephanie Samford, Noriko Sato, Isaiah Seward, Charlii Tv, Alex Xenos et Liz Zito
Remerciements à Kathy Ammerman, Sanya Kantarovsky, Owen Katz, Ken Laser, Ella Maré, Fabrice Nadjari, Wendy Osserman, Chadwick Rantanen, Anna Riley, Hobson Riley, Hong-An Truong, Esther Kim Varet, Joseph Varet, Tomasz
Werner, Kate Wilson, Spencer Wolff et Kickstarter
Courtesy Various Small Fires, Los Angeles et Wilfried Lentz, Rotterdam.
Adaptation française: Production CAC Brétigny. Traduction: Adèle Jacques
Installation, bois, photographie couleur contrecollée sur aluminium, acier, documents
201 x 60 x 190 cm
Production École européenne supérieure d’art de Bretagne et CAC Brétigny
Résidence liée
Biographies
Priscila Fernandes
Née en 1981 au Portugal.
Vit et travaille à Rotterdam (Pays-Bas).
Adelita Husni-Bey
Née en 1985 en Italie.
Vit et travaille à New York.
L’artiste est représentée par la Galerie Laveronica (Modica, Italie).