Exposition
C’est dans le processus de mimétisme qu’il faut chercher le point commun aux différents travaux de David Renaud : cartes géographiques retouchées, « peaux » d’êtres étranges abandonnées, peintures abstraites au motif de camouflage… Les relations entre eux sont étroites : la carte trouve son origine dans une utilisation militaire et l’on sait qu’un des « arts de la guerre » recourt au camouflage… Quelles que soient les formes d’appropriation du monde (militaire, artistique ou virtuelle avec les récits d’anticipation), il s’agit toujours de la conquête d’un territoire. À celui qui s’y attarde, chacune de ces formes réserve les mêmes pièges visuels et travaillent par la surface, la frontière entre un objet ou un corps et son environnement immédiat.
Dans l’œuvre de David Renaud, la notion de paysage aurait donc cessé d’être l’exclusivité de la carte, puis de la peinture abstraite pour se lover dans des formes moins repérables et pourtant plus quotidiennes dont témoignent certains éléments (les cabines, les tables) ou certains matériaux comme la moquette. C’est dans ce déplacement des formes que la question du paysage trouve aujourd’hui une actualité.
Pour autant, s’il a quitté l’univers de la représentation, scientifique ou artistique, pour déborder sur le monde réel, le paysage ramène toujours à la question du point de vue, c’est-à-dire à la position de l’individu dans le monde. Tout comme les « peaux » d’êtres mutants ou les « Anthropomobiles », ces formes évolutives qui ne semblent pas avoir d’origine ni de destination précise, le paysage est une forme mobile, soumise au gène de la mutation. Dans le travail de David Renaud, cette mutation sert de métaphore de la création artistique mue par la notion de projet. C’est en pointant du doigt ce principe de déplacement qu’il interroge les finalités de l’art.
Production
Œuvres
330 x 30 cm
Collection de l'artiste
140 x 114 cm
Collection de l'artiste
Biographie
Né le 26 février 1965 à Grenoble (France).
Vit et travaille à Paris.
Il est représenté par la galerie Anne Barrault.