PROGRAMME
Mardi 8 janvier
François Morellet, Répartition aléatoire de 40 000 carrés suivant les chiffres pairs et impairs d’un annuaire de téléphone, 50% bleu, 50% rouge, 1960
Partant de règles arbitraires et rigoureusement appliquées, François Morellet est entré dans l’abstraction comme dans un jeu. Ce « rigoureux, rigolard », comme il aimait à se qualifier, a le goût des jeux d’optique qui font vibrer la rétine. Membre fondateur du Groupe de recherche d’art visuel (GRAV) en 1960, Morellet n’a cessé de « démystifier l’art » avec humour et facétie. Il s’agit ici de parler d’une œuvre qui dit des choses sérieuses sans se prendre au sérieux.
Mardi 5 février
Dan Graham, Opposing Mirrors and Video Monitors on Time Delay, 1974
Galeriste, théoricien de l’art et de la culture rock, Dan Graham travaille dès la fin des années 1960 la performance et la vidéo dans des dispositifs complexes déstabilisants notre expérience de l’espace et du temps. Deux miroirs opposés auxquels font face des moniteurs diffusant l’image du visiteur avec huit secondes de décalage suffisent pour nous faire douter de notre propre identité. Sensible au développement de la vidéo-surveillance, des tours-miroirs et des vitrines commerciales, l’artiste new-yorkais place le spectateur en position de voyeur pour mieux lui faire prendre conscience du pouvoir de l’architecture dans l’environnement urbain.
Mardi 5 mars
ORLAN, Action ORLAN-CORPS. Le Baiser de l’artiste, 1977
À la FIAC (Foire Internationale d’Art Contemporain, Paris) de 1977, ORLAN harangue les visiteurs et vend des baisers en échange de 5 francs glissés dans la fente de son plastron. Artiste pionnière de l’art corporel en France, ORLAN questionne avec provocation l’identité féminine et les tabous du monde de l’art en intervenant directement dans l’espace public. Qu’attend-t-on d’un artiste ? Quelles sont les limites de l’œuvre d’art ? Des questions toujours d’actualité abordées par l’artiste sur le mode de la parodie.
Mardi 2 avril
Jenny Holzer, Protect Me from What I Want, 1982
Sur le panneau publicitaire à Leds surmontant la place de Times Square à New York, des messages anonymes se succèdent. Apparaissant autant sur des préservatifs que sur des T-shirts, les aphorismes de l’artiste américaine Jenny Holzer empruntent aux codes de la communication, se déclinent sur tous les supports, pour mieux envahir notre quotidien. Quel espace d’expression pour les artistes ? Quelles formes utiliser pour rendre une pensée percutante ? Sous le gouvernement de Ronald Reagan, comme aujourd’hui, la question se pose inlassablement.
Mardi 14 mai
Jimmie Durham, Pole for the Center of the World and Brussels (sic), 1995
Artiste engagé pour la reconnaissance des natifs américains, Jimmie Durham questionne les cadres idéologiques de notre monde à travers des performances et des assemblages hétéroclites. Jouant des conventions des musées ethnographiques, l’artiste décentre notre rapport à l’ethnocentrisme par des gestes poétiques proches de la magie. Face à un Vieux Continent qui se considère comme le nombril du monde, et où Jimmie Durham a choisi de s’établir depuis 1994, un simple bâton adossé contre un mur interroge notre représentation de l’espace géopolitique face à l’ordre dominant.
CONFÉRENCIER
Ilan Michel est critique d’art diplômé de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne et du Master Métiers et Arts de l’Exposition à l’université Rennes II. Il est guide-conférencier au Musée d’arts de Nantes et écrit régulièrement dans des revues d’art contemporain (02, La belle revue).
INFORMATIONS PRATIQUES
QUAND ?
Les mardis à 18h30 : 8 janvier, 5 février, 5 mars, 2 avril, 14 mai
OÙ ?
Sous les palmiers, la plage
8 bd de Verdun, 44600 Saint-Nazaire
Sauf le 5 mars (lieu restant à déterminer ultérieurement)
Sur inscription au : 02 44 73 44 00 (sauf les mercredis après-midi)
Ou par mail : grand_cafe@mairie-saintnazaire.fr
COMBIEN ?
3 euros la conférence, apéro compris
Gratuit pour les élèves de l’Ecole d’arts et les demandeurs d’emploi