Exposition
À l’occasion d’Estuaire 2009, Le Grand Café – centre d’art contemporain de Saint-Nazaire est heureux de présenter Vertical works, une exposition consacrée aux œuvres récentes d’Anthony McCall.
Au cours des années 1970, Anthony McCall, cinéaste d’origine britannique installé à New York, réalise une série de films de lumière solide à partir de figures géométriques simples, en particulier celle du cône, tracées à même la pellicule. Sa démarche apparaît alors comme un acte radical vis-à-vis du cinéma : sortir de l’écran, projeter du cinéma sans image, affirmer le phénomène de projection en tant que tel mais aussi réaffirmer l’idée de performance et de process qui sous-tend le moyen technique du cinéma. Dans le contexte des réalisations minimales de l’époque, Anthony McCall est alors emblématique du glissement du cinéma vers le champ de l’art contemporain.
Les Solid light films laissent apparaître la formation progressive d’un cône de lumière qui sort du projecteur et crée une sculpture de lumière autour et à l’intérieur de laquelle le spectateur est invité à circuler. L’évènement cinématographique n’est plus dans les images : il est la projection elle-même. À l’espace perspectif et illusionniste conventionnel qui rabat le cinéma sur la peinture, les films de McCall substituent un espace projectif qui le ramène à la sculpture. Désormais, le film n’est plus cette image projetée qui creuse dans la surface du mur une profondeur fictive mais un champ réellement constitué qui se confond avec l’événement de la projection même. C’est ainsi que les faisceaux lumineux découpés dans la fumée d’Anthony McCall développent les propriétés proprement plastiques du film, passent les frontières de l’histoire du cinéma pour rejoindre les propositions minimalistes de la sculpture des années 1970 et s’inscrire à côté des structures géométriques de Robert Morris, Sol Lewitt, Carl André ou des champs colorés de Dan Flavin.
Depuis les années 2000 et après un silence de vingt années, Anthony McCall a délaissé le support argentique au profit du numérique, l’ordinateur lui permettant de concevoir des tracés complexes et d’explorer les propriétés plastiques des lignes ondulantes (cercle et vague) : alors que les œuvres géométriques des années 1970 se fondaient sur un principe d’équivalence entre la ligne et le plan, les œuvres néo-géométriques des années 2000 jouent sur la réversibilité des formes, des échanges entre intérieur et extérieur ou encore de l’équivalence de vecteurs horizontaux et verticaux. Mais les premières comme les dernières explorent dans un même mouvement les combinaisons entre dessin, cinéma et sculpture et font d’Anthony McCall un artiste totalement inscrit dans les débats actuels sur la mutation des formes artistiques.
Au LiFE, Anthony McCall réunit pour la première fois en France un ensemble de Vertical works [œuvres verticales] réalisées entre 2005 et 2009 et convie le public à une expérience où le corps est comme absorbé par ses films de lumière solide, au point de pouvoir se lover dans un habitacle immatériel. Le visiteur devient « spect-acteur » d’un moment silencieux, d’une expérience sensorielle aussi subtile que fascinante.
Œuvres
15 min
15 min
32 min
16 min
Biographie
Né en 1946 à Londres.
Vit et travaille à New York.
L’artiste est représenté par Sean Kelly Gallery (États-unis).