Documents disponibles
Power Up, Imaginaires techniques et utopies sociales, 2024
Film réalisé par Sylvain Huet / Avis d’Éclaircies
Exposition
Au cœur de la crise écologique, Power Up nous plonge dans l’univers des infrastructures énergétiques, ce monde sous-terrain, invisible et tentaculaire qui pourtant organise nos modes d’existence et détermine nos visions du monde.
À rebours d’une histoire énergétique narrant celle du progrès via l’innovation technique, cette exposition se concentre sur les usages sociaux liés aux outils de production et de distribution. Par le prisme d’une pensée des biens communs et à travers le regard de femmes – artistes, historiennes, chercheuses – longtemps tenues à distance de cet univers, Power Up dévoile de nouvelles perspectives en entremêlant imaginaires plastiques, récits spéculatifs et architectures idéelles. Elle propose une autre histoire des techniques, plus contextualisée et intimiste, proche de nos corps, de nos affects et soucieuse de l’environnement. En chassant les vents contraires aux utopies, Power Up invite à prendre soin de nos désirs d’un futur différent : et si changer de société, c’était changer d’infrastructure ? Et si pour cela il fallait commencer par changer nos imaginaires ?
Avec la contribution graphique de Charlotte Vinouze
L’exposition Power Up, Imaginaires techniques et utopies sociales est un projet artistique collaboratif initié par Géraldine Gourbe et Fanny Lopez, qui se déploie en deux expositions simultanées, au Grand Café, Saint-Nazaire et à La Kunsthalle, Mulhouse. L’exposition à La Kunsthalle sera présentée du 16 février au 28 avril, avec des œuvres de Carla Adra, Jessica Arseneau, Marjolijn Dijkman, Hilary Galbreaith, Maya Mihindou, Jürgen Nefzger, Claude Parent, Liv Schulman, Suzanne Treister et Tomi Ungerer.
Avec le soutien de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture
Biographie
Géraldine Gourbe
Autrice et commissaire d’exposition œuvrant à une réparation historique : des contre-cultures féministes sud-californiennes au regard du canon minimaliste à une histoire du pop art européen (expositions Los Angeles, les années cool sur, entre autres, Judy Chicago à la Villa Arson en 2018 et SheBam Pow POP Wizz : les amazones du pop au Mamac en 2020) ; ou, encore, une mise en perspective des relations entre art et industrie au regard d’une contre-narration de la période dite des « Trente glorieuses » (exposition Gigantisme, un trait d’esprit, première Triennale d’art et de design de Dunkerque en 2019). Elle a collaboré avec l’Université de Metz, Sciences Po Paris, les écoles d’art de Marseille et Annecy, les FRAC Lorraine, Grand Large, Aquitaine, Bretagne… les musées de Dunkerque, le MAMAC (Nice) ou encore la Villa Arson et Mécènes du sud Montpellier/Sète/Bézier. Depuis 20 ans, elle enseigne dans les établissements supérieurs, les lycées techniques et agricoles et fait de la formation à un public d’enseignement ou lié à la médiation. Actuellement, Géraldine Gourbe est enseignante à l’école d’art d’Angers, elle y enseigne la philosophie de l’art.
Fanny Lopez
Fanny Lopez est historienne de l’architecture et des techniques (Université Paris I Panthéon-Sorbonne), professeure habilitée à diriger des recherches à l’ENSA Paris-Malaquais et co-directrice du LIAT. Ses activités de recherche et d’enseignement portent sur l’impact spatial, territorial et environnemental des infrastructures énergétiques et numériques, ainsi que sur les imaginaires techniques associés. Parmi ses ouvrages : Le rêve d’une déconnexion. De la maison autonome à la cité auto-énergétique (Éd. La Villette, 2014, traduit chez Manchester University Press, 2021) ; L’ordre électrique, infrastructures énergétiques et territoires (Éd. Métis Presses 2019 – prix de l’AARHSE), À bout de flux (Éd. Divergences, 2022), Le feu numérique : spatialités et énergies des data centers (Éd. Métis Presses 2023). En 2023, elle co-crée le festival sur les imaginaires techniques : La machine dans le jardin (à Mellionnec) et participe à la Biennale d’architecture de Venise avec le projet Prospect Station.