Sable volcanique, céramique, corde de filets de pêche, feuille de bananier séché, flotteurs en caoutchouc, métal, lin, fil de coton, verre soufflé, dimensions variables
Courtesy de l’artiste
Production Le Grand Café – centre d’art contemporain, Saint-Nazaire.
Comment se mettre au diapason de la respiration d’un volcan ? Emblème cher à l’artiste, la Soufrière s’incarne dans le paysage déployé au premier étage : plus précisément, Minia Biabiany suspend au centre de l’espace sa vision de l’intérieur de cette montagne de feu, un cœur de lave matérialisé sous forme de sculpture de verre. Symbole d’une matrice magmatique puissante, cet élément dialogue au sol avec un disque de sable volcanique noir, dans une ligne imaginaire tendue entre deux pôles formels et chromatiques, deux visages d’une même entité.
Autour de cela, l’artiste orchestre des rythmes : elle pense l’espace comme un corps vivant qui respire, ponctué de cinq grands mobiles suspendus, tels des membranes. Ces sculptures de lin tendu sur armature de métal s’accompagnent d’amarres, cordages usagés qui maintiennent ensemble domaines céleste et terrestre, parfois agrémentés de flotteurs qui les lestent. Enfin, l’artiste dispose au sol une myriade de petites céramiques : des traits, des courbes, des tiges, des boucles ouvertes ou fermées qui s’apparentent à des éléments de langage, aux prémices d’une écriture en devenir. À nouveau, Minia Biabiany met en relation des évocations sensorielles énigmatiques, une polyphonie de perspectives en quête d’une pulsation commune.
Notice basée sur le texte d’Éva Prouteau, critique d’art