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Exhibition
En 1998, le travail de Neal Beggs (qui s’ancre dans la peinture) connaît un tournant nouveau lorsqu’il décide de réaliser Surfaceaction, une œuvre fondatrice de sa pratique actuelle. Celle-ci consiste pour l’artiste à parcourir les murs de la galerie « à la verticale » muni de piolets et de chaussures à crampon.
Surfaceaction comme les œuvres suivantes Express Way ou Move side Way « disent parfaitement la teneur conceptuelle et formelle de cet univers singulier. Le geste essentiel de Neal Beggs est, en effet, celui de grimper, c’est-à-dire de verticaliser le mouvement du corps (on marche à l’horizontal). Plusieurs œuvres de Neal Beggs peuvent s’apparenter à un redressement du dripping de Jackson Pollock, dans la disposition des signes et du corps. Ici, on ne domine plus le monde, on tente de le reconquérir selon des modalités nouvelles qui réintroduisent la notion de sublime. Neal Beggs retient cependant de Pollock ce modernisme qui définit l’œuvre par le déroulement de son strict processus. Mais, en artiste de son époque, il joue sur la porosité des frontières entre l’art et la vie, ce qui confère à son travail une dimension incontestablement éthique ainsi qu’une affirmation très personnelle du territoire qu’il balaye. Dans la vie, donc, Neal Beggs aime escalader, que ce soit les murs à cela dévolus ou les montagnes d’Écosse mais aussi les tours de Glasgow (par les escaliers). Transférer cette inclinaison dans l’univers de son art, par la performance, le détournement des objets ou les listes écrites, lui permet de poser la question du ” où et quand ” de l’art, d’établir cette limite qui, sans jamais rompre le lien avec la vie, fait de l’art une activité spécifique1. »
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Note
1 – Jean-Marc Huitorel, Art Press, n°275, mars 2002
There are no Mountains in Saint-Nazaire est la première exposition monographique importante de Neal Beggs en France. Elle est réalisée à l’issue d’une résidence ; plusieurs œuvres ont été réalisées pour l’occasion.