En France, le contexte exceptionnel de l’après-guerre et de la Reconstruction vont être un levier pour concrétiser certains projets idéologiques nés dans les années 30. Le « 1% » en fait partie. Pensé lors du gouvernement du Front populaire, l’Arrêté ne sera signé qu’en 1951. Alors que le ministère de la Culture n’existe pas encore, le projet du 1% est refondu et préparé par la Direction Générale des Arts et des Lettres qui est abritée alors par le ministère de l’Éducation. Le dispositif consiste à réserver un pour cent des subventions de l’État dédiées à la construction scolaire à la création d’oeuvres d’art sur sites. Malgré les difficultés de matérialisation puis d’application de la loi, les fonds de la Reconstruction et la réforme de l’éducation vont permettre à cette mesure de commande publique en faveur des artistes plasticiens d’être appliquée à grande échelle. À Saint-Nazaire, le contexte de redéfinition urbaine est favorable pour envisager, entre autres, le projet ambitieux d’un nouveau modèle éducatif associé à une réflexion sur l’espace d’enseignement : la « Cité scolaire ». Dans ce cadre un programme d’oeuvres 1% tout aussi ambitieux est envisagé dès 1953 autour d’un réseau d’acteurs issus de l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris.